Il vaut la peine de connaître Kerkini car c’est une région riche en coutumes et traditions
…c’est l’une des régions les plus riches du pays en coutumes et traditions populaires, principalement grâce à la composition unique de sa population, composée d’habitants locaux, de réfugiés d’Asie Mineure, de Pontiques, de Thraces et d’autres.
Des mœurs, coutumes et traditions ancestrales uniques renaissent dans diverses parties du département, comme les Anastenaria, la Gynaikokratia – Babbo – Vrexoudia et la Lutte Traditionnelle.
Les Anastenaria
Les Anastenaria ont commencé au début du siècle dans le village de Kosti, dans la province de Sozoagatoupolis en Roumélie orientale. Dans le département de Serrès, les lieux où cette fête est célébrée aujourd’hui sont Agia Eleni et Kerkini. La « marche sur le feu » ou « akaia » constitue l’élément central de la coutume, entourée de rituels fascinants et de pratiques sacrées, comme le sacrifice rituel d’animaux et la transe des fidèles, avec la présence constante de la musique des musiciens populaires. Le culte thrace populaire des Anastenaria a survécu depuis l’Antiquité et, outre la frénésie bachique des participants, conserve de nombreux vestiges du culte de Dionysos.
La cérémonie commence la veille de la fête de Saints Constantin et Hélène, le 20 mai. Ce jour-là a lieu l’offrande de l’animal sacrificiel (Kourbani), ainsi que le transfert des icônes (de Saints Constantin et Hélène) de l’église au konaki (maison rituelle) du village. Le matin du 21 mai, les Anastenarides transportent les icônes et les déposent à la source sacrée, un lieu saint dans le bosquet. L’après-midi, la première marche sur le feu a lieu. Quand les braises sont prêtes, les Anastenarides sont appelés et, au son de la musique, ils arrivent en procession et commencent la danse circulaire autour et sur le feu. Des cérémonies similaires, cette fois en intérieur dans le konaki, se déroulent également lors de la fête de Saint Athanase, le 18 janvier.


Gynaikokratia – Babbo – Vrexoudia
La fête de Babbo ou de la sage-femme est une coutume ancienne. En Grèce, elle a été introduite par les habitants de Roumélie orientale qui se sont installés en Thrace et en Macédoine. À Monokklisia, la coutume a été apportée en 1923 par des réfugiés de Petra, en Thrace orientale. Par ses rituels, cette coutume honore la reproduction, l’accouchement et la femme qui donne la vie. C’est aussi un écho lointain de l’esprit matriarcal. Chaque année, le 8 janvier, la coutume de la « Gynaikokratia » ou « Babbo » ou « Vrexoudia » renaît dans les districts municipaux de Monokklisia, Nea Petra, A. Kamila, Livadia, et plus récemment à Charopo. À l’aube, les femmes annoncent bruyamment, accompagnées d’un orchestre, que le village est désormais sous leur autorité. Les femmes mariées élisent une présidente, puis les autres membres du conseil, toutes exclusivement des femmes. Elles occupent ensuite les bâtiments publics, sonnent les cloches de l’église, collectent de l’argent pour les dépenses de la journée et rassemblent des provisions pour le festin du soir. Ce jour-là, les hommes s’occupent des tâches ménagères et il leur est interdit d’apparaître dans les rues. Portant le tablier de la ménagère, ils lavent le linge, repassent et prennent soin des enfants. La punition pour les contrevenants est d’être aspergés d’eau, dépouillés et moqués par toutes les femmes. À l’aube du lendemain, le village retrouve son état habituel.
Lutte Traditionnelle
La lutte traditionnelle est directement liée aux fêtes locales. Ces festivals sont organisés :
À Skotoussa (à partir du 8 septembre, fête de la Nativité de la Vierge). Lors du festival de l’établissement « Pyrgos » de Mavrothalassa (veille de Sainte Marina, 16–17 juillet). Aux festivals d’Iraklia (fin août), de Nigrita (Saint Athanase – 2 mai, Saint Thomas – dimanche après Pâques, Saint Jean-Baptiste à Flambouro – 24 juin, Saint Georges à Anthi – 23 avril, Saint Pantaléon à Thermes – 27 juillet, Zoodochos Pigi à Terpni – vendredi après Pâques, ainsi qu’à Skoutari). Là, les visiteurs peuvent rencontrer les derniers lutteurs traditionnels, les « pehlivans ». Avant de commencer le combat, les athlètes portent le « kiuspeto » ou « kispeto », un pantalon en cuir jusqu’aux genoux fabriqué à partir de peau de chèvre traitée, tandis qu’ils enduisent leur corps d’huile.
L’entrée des lutteurs dans l’« aloni » (arène) est spectaculaire, avec des tapes sur les genoux et d’autres gestes. Pendant toute la durée des combats, on entend le son du zurna et du tambour daouli, qui ne s’arrêtent qu’au moment où le grand vainqueur est annoncé.
